En fin avril 2024, les avenues de Perpignan et l’espace numérique de la mairie de Perpignan arborent des images sur le « Printemps de la liberté d’expression ». La mairie de Perpignan organise des journées, selon elle, sur la « liberté d’expression”.
A la lecture de ”Perpignan sous mandat RN” on peut s’interroger sur le contraste entre les déclarations de soutien à la démocratie et la pratique municipale.
Tout d’abord nous verrons des analyses sur ce « Printemps de la liberté d’expression ». Puis nous soulignerons les contradictions municipales relatives à la défense de l’expression artistique et littéraire, scientifique et politique. Après un décryptage de ce qui se joue actuellement à Perpignan derrière cette "liberté d'expression" nous reviendront via "Perpignan sous mandat RN" sur les manquements à la démocratie pendant les trois premières années à Perpignan.
À la lecture du texte de l'évènement municipal se dessine une certaine idéologie. La « liberté d’expression » selon la municipalité RN est opposée à des termes comme "wokisme", "obscurantisme", "pensée unique", "censure". Et la municipalité RN prétend défendre différentes formes expressions de la « liberté d’expression » dans le prolongement de la Déclaration des Droits de l’Homme.
Le texte d’annonce sur Facebook semble neutre mais le texte accompagnant les invitations est plus marqué idéologiquement.
-Le message sur Facebook
Sur le Facebook de la mairie on peut lire : " 1er Printemps de la Liberté d'Expression à Perpignan au Palais des Congrès les Vendredi 3 / Samedi 4 / Dimanche 5 Mai Ne manquez pas en #EntréeLibre ce rendez-vous inédit et incontournable avec la participation de personnalités éloquentes telles qu’Éric Naulleau Président d’honneur, Michel Onfray, Florence Bergeaud-Blackler, Georges Fenech, Sabrina Medjebeur, Henri Guaino, Boualem Sansal… Un événement inspirant, des conférences passionnantes et des tables rondes
autour de la parole libre, véritable carrefour d’idées et de débats".
On peut souligner les # utilisés : #LibertéDExpression #Perpignan #Printemps #EricNaulleau #MichelOnfray #Liberté »
-Le message des invitations
L'invitation par e-mail du 28 avril 2024 nous indique cette liberté d'expression (et son arbre de la liberté d'expression) est opposée à des questions de "wokisme" , "d'obscurantisme", "de pensée unique", et "de censure":
", Ville de Perpignan (...) Madame, Monsieur, Dans le cadre du 1er Printemps de la liberté d'expression, Louis ALIOT, maire de Perpignan(....) ont le plaisir de vous convier à l'inauguration de l'arbre de la liberté d'expression le vendredi 3 mai 2024 à 14 heures Square Bir Hakeim à Perpignan Bien cordialement. (...)
1er Printemps de la Liberté d’Expression à Perpignan Wokisme, obscurantisme, pensée unique, censure : la liberté d’ex-pression est aujourd’hui menacée dans toutes ses expressions, qu’elles soient artistiques, littéraires, scientifiques et politiques.
À l’initiative du Centre Méditerranéen de Littérature, la Ville de Perpignan accueille une manifestation unique et inédite, visant à permettre l’expression de toutes les opinions. Ce 1er printemps de la liberté d’expression, placé sous le parrainage de l’écrivain et journaliste Éric Naulleau, propose une série de conférences, tables-rondes thématiques, présentations et dédicaces de livres. De nombreux auteurs, journalistes et intellectuels ont répondu à l’appel de la liberté, parmi lesquels, Michel Onfray, invité d’honneur de l’évènement, Florence Bergeaud-Blackler, Georges Fenech, Sabrina Medjebeur, Boualem Sansal, Henri Guaino, Boualem Sansal ainsi que bien d’autres personnalités éloquantes. Bon printemps de la liberté ! Rendez-vous les Vendredi 3, Samedi 4 et Dimanche 5 mai au Palais des Congrès de Perpignan ! « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. « Article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789. Entrée libre • De 9 h à 20 h • Vendredi / Samedi / Dimanche Palais des congrès • Place Armand Lanoux Le programme se trouve en pièce jointe de cet envoi."
-Combat idéologique contre le "wokisme"
À la lecture du Facebook de l'évènement on peut trouver des termes assez neutres mais à la lecture du texte de l'invitation on comprend que la prétendue "défense de la liberté d'expression" s'enracine dans un combat idéologique contre « le wokisme ». La mairie dénonce des menaces sur les expressions (artistiques, littéraires, scientifiques et politiques) sans être exempt de toute critique sur sa pratique municipale.
-L'analyse de l'Alternative ! Endavant
Depuis près de 4 ans, Louis Aliot le maire, veille à ne plus associer publiquement l'image du parti avec des "intellectuels" ou militants, classés depuis longtemps à l'extrême droite ou qui font encore aujourd'hui des allusions antisémites (comme Alain Soral).
En revanche, la ville est ouvertement accueillante pour des personnes qui critiquent l'inverse des idées du RN (ou la gauche la plus éloignée de ses idées) comme par exemple :
• Idriss Aberkane,
• Rachel Kahn,
• Et aussi Éric Naulleau précédemment accueilli à Perpignan.
Comme le souligne l'Alternative ! Endavant la municipalité Aliot est dans l’hypocrisie :
"Dans la foulée du 1er mai, Louis Aliot nous a concocté un "1er printemps de la liberté d'expression". C'est le voleur qui crie au voleur ! Le grand mystificateur ! Louis Aliot fait venir parader une trentaine de chroniqueurs à la CNews, avec comme grand ordonnateur Eric Naulleau et invité d'honneur Michel Onfray. En France, la liberté d'expression est en danger avec ces oiseaux là. La bande à Bolloré, le richissime PDG qui est devenu patron de presse et de médias audiovisuels, est aux manettes et nous dicte ce que l'on doit penser. Et Bolloré roule pour l'extrême droite. À fond ! La situation est grave." https://alternativeperpignan.webador.fr/nos-positions/communiques-de-presse/01-05-24-a-perpignan-1er-mai-et-printemps-des-libertes-la-grande-mystification-du-rn
-Autres contradictions municipales
Ces déclarations d'intentions peuvent nous amener à d’autres contradictions municipales :
• un FN fondé par des antisémites et un Louis Aliot œuvrant au rapprochement avec la communauté juive (relire https://61294045f2a0f.site123.me/bienvenu-sur-mon-blog/4-ans-d-aliot-%C3%A0-perpignan-la-culture-offre-histoire-religions-et-catalanit%C3%A9-et-l-id%C3%A9ologie-sous-jacente ),
• ou le « femme je vous aime” de la mairie et Louis Aliot s’abstenant au Conseil Général pour le soutien à une andorrane défendant le droit à l’avortement https://www.lindependant.fr/2023/06/29/motion-de-soutien-aux-militantes-ivg-en-andorre-louis-aliot-sabstient-en-seance-du-conseil-departemental-11309985.php .
-Les contradictions entre les intentions de défense de la liberté d’expressions dans ses expressions, artistiques, littéraires, scientifiques et politiques, et la pratique municipale :
• Municipalité Aliot et expressions artistiques et littéraires
Comme développé dans "Perpignan sous mandat RN" la mairie organise depuis plus de 3 ans l'Art prend l'Air, du street art avec un règlement qui interdit aux artistes un message politique. L'art qui provoque et qui dérange, bref ce qui fait réfléchir n'est pas le bienvenu.
On pourrait mentionner aussi cette ostentation religieuse plus ou moins subtile dans l’espace urbain (Musique Sacré, la Sanch) et numérique.
La communication culturelle contient régulièrement un sous texte religieux. L'exemple marquant est l’exposition d’Emile Mustacchi dont le visuel met en avant un Jésus recevant la lumière divine. L’artiste déclara ne pas comprendre ce choix alors qu’il n’a pas de religiosité et que ses œuvres sont marquées par des femmes nues et des caricatures.
• Municipalité Aliot et expressions scientifiques
La communication municipale, sur les mobilités et de manière générale sur l’écologie, est un révélateur, du déni du consensus scientifique et des adaptations qu’il implique.
Comme on peut le lire dans « Perpignan sous mandat RN «, la communication municipale s’accompagne d’éléments de langages concernant le « vert « en ville : la « nature en ville «, la « forêt urbaine «, le « quartier fertile «, ou la « diagonale verte ».
En parallèle à la communication municipale, des permis de construire permettent de couper des arbres centenaires ou dans le cas de l’avenue du Lycée, s’effectue des coupes excessives d’arbres. Le masque de l’écologie tombe quand il s’agit de défendre la voiture « reine" à Perpignan. La troisième année, a été marquée par une polémique autour de la Zone à Faible Emission (ZFE) qui vise à réduire le nombre de morts par la pollution automobile dans les grandes agglomérations urbaines. Louis Aliot a tenté de s’approprier la défense des automobilistes aux faibles revenus. Et la mairie a communiqué sur la « fracture territoriale et sociale » sans proposer de solutions comme l’amélioration des transports collectifs ou encourager le covoiturage. Finalement, on peut constater le dénigrement des militants écologistes comme Anaïs Sabatini conseillère municipale devenue députée :
« attaques répétées d’associations écologistes (…) La tyrannie de ces associations extrémistes n’a que trop duré ».
• Municipalité Aliot et expression politique
Comme vous pourrez lire ci-dessous l’expression politique de Louis Aliot comme maire n’est pas toujours respectueuse des principes démocratiques.
A Perpignan, la municipalité RN démontre un certain rapport à la démocratie. A la lecture de « Perpignan sous mandat RN » on constate que si les premiers mois, pouvaient être marqués par des améliorations (diffusion du conseil municipal sur Internet), des déclarations ou des décisions peuvent être considérées comme anti-démocratiques.
3 années pendant lesquelles on constate : oubli des promesses à Anticor, dénonciation de la presse, utilisation de la justice contre les opposants politiques, communication contre le droits d’un justiciable et d’un avocat, certaines manifestations sont interdites, manque de transparence avec l’absence des compte-rendus , des micros coupés, peu ou pas de concertation/consultation….
• Le candidat Aliot avait signé la charte Anticor et donc s’était engagé à mettre en place des mesures pour lutter contre la corruption. Et les premiers mois ont été marqués par l’évocation du recrutement d’un déontologue. Mais le recrutement n’a jamais eu lieu.
• Dans le domaine de la liberté d’expression on peut noter un rapport ambivalent avec la liberté de la presse. D’une part, à chaque Visa pour l’Image, Louis Aliot se présente comme défenseur de la liberté de la presse. D’autre part, il peut utiliser le magazine municipal pour dénoncer une
« presse locale qui se comporte comme un adversaire politique ».
En outre, il préfère utiliser la plainte contre Josie Boucher ou le média Blast au lieu d’employer le droit de réponse.
• Certains communiqués municipaux peuvent être une remise en cause des principes de la justice en France et dans la plupart des États de droits. Par exemple en 2022, après le constat d’un certain échec du projet de revitalisation des commerces de la rue de la Cloche d’Or, la communication municipale remet implicitement en question les droits d’un justiciable et d’un avocat. Louis Aliot diffuse des rumeurs d’un complot de l’influenceur Nasdas pour installer une « rue de commerces halals «. Le conseil municipal préempte les commerces mais surtout publie un communiqué diffamant titré
« L’Influenceur Nasdas prend comme avocat un défenseur de Daesh ».
• Certaines manifestations sont interdites. En décembre 2022, Amnesty International et d’autres associations ont été interdites de stand, car la municipalité « ne souhaitait pas politiser la période de Noël ».
• les micros de la minorité municipale peuvent être coupés,
• De façon générale, la municipalité pratique peu ou pas la concertation ou la consultation. En conseil municipal, au reproche fait par un élu de la minorité municipale Louis Aliot répond :
« la première consultation c’est leur vote lors des élections«.
• Plus récemment Jean-Bernard Mathon notait le 5 avril 2024, le manque de transparence avec l’absence des compte-rendus des derniers conseils municipaux.
La municipalité RN prétend défendre différentes formes de la « liberté d’expression » dans le prolongement de la Déclaration des Droits de l’Homme.
Derrière le discours de défense de "la liberté d'expression" il y a une critique des idées les plus éloignées du RN et l’extrême droite essaye de retourner contre ses adversaires des qualificatifs comme ‘extrémiste’ qui lui étaient habituellement réservés.
Mais en réalité la pratique municipale à Perpignan est loin d’être démocratique.
Concernant l’expression artistique, l'art qui provoque et qui dérange, bref qui fait réfléchir n'est pas le bienvenu.
3 années pendant lesquelles on constate : oubli des promesses à Anticor, dénonciation de la presse, utilisation de la justice contre les opposants politiques, communication contre le droits d’un justiciable et d’un avocat, certaines manifestations sont interdites, manque de transparence avec l’absence des compte-rendus , des micros coupés, peu ou pas de concertations/consultations…