03 Oct

11 avril 2021

Le 28 juin prochain ce sera le premier anniversaire de l'élection de Louis Aliot à Perpignan, Olivier Gandou (un moine franciscain) s'est fait le chroniqueur du roi Louis. Ici, il fait la recension de de la geste louisiane durant près de 1 an...en 2 partie Mars 2021 : 9 mois d’Aliot à Perpignan par Olivier GANDOU Les 6 premiers mois du nouveau maire de Perpignan ont été ponctués d'annonces et de quelques décisions. https://61294045f2a0f.site123.me/bienvenu-sur-mon-blog/juillet-d%C3%A9cembre-2020-6-mois-d-aliot-%C3%A0-perpignan-par-olivier-gandou

 Les 3 mois qui ont suivi ont été encore marqués par la nouvelle vague de covid et ses restrictions au niveau économique et des libertés publiques.  Nicolas Lebourg explique le 11 février 2021 l’origine de la situation perpignanaise : «En effet, Perpignan est la seule grande ville gagnée par le RN en 2020. L’analyse du vote montre qu’une congruence pour Louis Aliot s’est opérée entre deux quartiers de la ville, le plus riche et un populaire mais miné par la violence. C’est qu’ici la campagne s’est faite sans le nom de Le Pen, sans le sigle du RN, sur une ligne modérée, proposant des mesures concrètes en matière de sécurité, et visant un développement économique pro-business, ce qui a séduit les classes aisées. Cette fusion entre les droites libérale, conservatrice et populiste a abouti à une majorité électorale. Certes, comme dans bien des victoires, l’extrême droite a particulièrement compté sur la désagrégation des offres politiques locales, laissant le champ libre à la liste soutenue par le RN. L’échelon municipal a aussi permis de se débarrasser des questions qui peuvent provoquer un rejet (souveraineté monétaire, préférence nationale, islamophobie), voire une contre-mobilisation de divers segments électoraux.» . 

Le 17 mars 2021 Jean-Bernard Mathon de l'Alternative disait au sujet de l'élection d'Aliot « cela reste le résultat "d’un maire élu par défaut grâce à des forces divisées et face à un premier magistrat sortant honni par 80 % des Perpignanais. Il n’avait pas de programme mais plutôt une litanie de reprise de projets sans cohérence". Il y a beaucoup à dire sur les trois derniers mois et il est impossible de tout aborder. Les deux conseils municipaux et le traitement journalistique local apportent déjà beaucoup de choses concernant : le maire de Perpignan et les élections locales, la fin de la stratégie de dédiabolisation, Aliot et la gestion interne de la mairie, quelques nominations et recrutements, des échos de réseaux d’extrême droite à Perpignan, Aliot et le conseil municipal, la culture, Aliot et la communication, des nouvelles de la « voyoucratie », des tensions sociales et de la pauvreté, sur les mobilités, et quelques aménagements. 


**Le maire de Perpignan et les élections départementales et régionales 

*Les cantonales  

Le 27 janvier la presse annonce qu’avec l'appui du maire de Perpignan Louis Aliot, Alain Cavalière devrait être le chef de file d'une équipe réunissant candidats RN et personnalités venant de la droite et de la société civile. L'ancien président du tribunal de commerce des Pyrénées-Orientales, n°3 de la liste du député LREM Romain Grau lors du scrutin municipal avant de rejoindre dans l'entre deux tours le leader frontiste, lancera à cet effet ce jeudi 28 janvier le "Mouvement Démocratie locale" en compagnie de l'adjointe au maire de Perpignan Anaïs Sabatini.  

*Les Régionales 

Le 16 février la presse annonce que la candidature de J.P. Garraud est soutenue par Louis Aliot et le 24 février il a été choisi par Marine Le Pen pour mener la liste RN aux élections régionales de juin. Ce Toulousain de 65 ans, au CV rare au sein de la formation lepéniste, a été préféré au jeune maire de Baucaire (Gard) Julien Sanchez, pourtant chef de file RN au conseil régional d'Occitanie. Louis Aliot lors de sa conférence de presse de présentation du conseil municipal du 25 mars a appelé les LR à rejoindre son bord politique pour les élections départementales et régionales, des 13 et 20 juin prochain. ** Dédiabolisation et image démocratique De janvier à fin mars 2021 il est difficile de considérer la communication du maire comme éloignée d’une image RN. L’analyse ci-dessous de la communication municipale démontre une contradiction avec les apparences des mois précédents.  Il y a bien une tentative lors du conseil municipal de mars 2021 de rebondir sur un assassinat récent par un conjoint d’une femme, pour défendre à nouveau, son projet de refuge de femmes battues à l’ancien hôtel La Cigale.  


**Aliot et la gestion interne de la mairie 

*Un audit par un cabinet extérieur de l’ensemble des services et des comptes de la mairie? 

Le 27 janvier la presse s’interroge sur une déclaration de campagne. Louis Aliot – alors en campagne pour l’élection municipale de 2014 – répondait sur sa première mesure en cas de victoire. “Ma première décision sera de faire réaliser un audit par un cabinet extérieur de l’ensemble des services et des comptes de la mairie”. [...]Louis Aliot avait confirmée lors d’un entretien en juillet 2020. “Les audits seront en septembre ; ça prend du temps juridiquement”. [...]. “C’est en cours, il va sans doute démarrer en février” ; justifiant le temps nécessaire par “des délais de procédure”, “un cahier des charges à caler”, “un ciblage des besoins”. Dans sa volonté d’action politique, le nouveau maire semble confronté à la réalité administrative. Lancé du 24 novembre 2020 au 4 janvier 2021, “l’appel d’offres porte sur les comptes de la ville de Perpignan et l’un de ses établissements publics ; à savoir la régie du Palais des Congrès et des Expositions”. Le cahier des charges octroie au prestataire retenu pour les analyses – rétrospectives et perspectives – 52 jours pour la réalisation à compter de la notification du marché.  Le rapport d’audit arrivera-t-il sur son bureau un an après son élection ? 

*Charte de la courtoisie 

Le 27 janvier la presse révèle l’existence d’une charte de la courtoisie dans l’administration municipale. Selon un document interne à la mairie de Perpignan signé par Louis Aliot, “sous la pression du quotidien, peuvent se propager dans notre mairie des ambiances délétères se traduisant parfois par des manquements à la courtoisie la plus élémentaire”. Le Maire a demandé que soit affichée une charte de la courtoisie ; “pour susciter la réflexion” autour du respect, de la confiance et la bienveillance. Cette charte compile une quinzaine de commandements ; allant de la bienséance (du plus simple bonjour aux formules de politesse) au respect des espaces de travail. Louis Aliot met également l’accent sur le respect “de la vie privée et le droit à la déconnexion”, ainsi que sur la fin de certains comportements. 

*Rapport avec les syndicats 

Le 27 janvier la presse cite Stéphane Maroselli représentant le syndicat Force Ouvrière ; syndicat majoritaire à la ville de Perpignan qui réfute une quelconque chasse aux sorcières.

Le 2 février le syndicat Sud dénonce la réorganisation "à marche forcée" du service de la propreté urbaine. Il critique le turn-over dans les secteurs imposés à un quart des agents. Une trentaine d'agents sur les 130 du service est concernée depuis le 1er février par un turn-over dans les secteurs. Ils ont appris leur changement, sans explication, le jour même où ils étaient destinataires d'une note individuelle" dénonce la secrétaire de SUD Brigitte Payrou-Neveu. Le 9 février à l'initiative du syndicat Sud, une grève a été suspendue suite à une réunion de concertation avec la direction administrative de la Ville. Après une réunion de deux heures en présence du directeur général des services et du directeur des ressources humaines, c’est l’obtention d’avancées sur plusieurs points. Si la municipalité conserve le principe du turn-over pour une partie des agents du service propreté, une décision qui avait justifié la grève, le syndicat Sud a reçu des assurances sur l'évaluation de cette mesure et sur le dialogue social. Le turn-over reste actif mais fera l'objet d'une évaluation lors d'un comité technique au mois de mars. De plus, le cas de certains agents, en grande difficulté au vu du changement induit par ces déplacements, sera examiné le lundi 8 février. La courte polémique avait fait réagir le 4 février Rémi Génis, adjoint au maire délégué à la Propreté (sous sa délégation un service de 180 agents) :« Ce service a été laissé à l’abandon et aujourd’hui nous avons d’ores et déjà investi quasiment 1,5 millions d’euros pour le remettre à flot ». 


** Nominations et recrutements 

Arnaud Folch, a pris ses fonctions le 4 janvier comme directeur de la communication de la Ville de Perpignan. Recruté sur un poste de contractuel pour onze mois, il aura en charge de lancer les grands axes de communication de la municipalité, ainsi que la réalisation du journal municipal. Ancien journaliste dans les années 1980 au journal d'extrême droite Minute, proche de Patrick Buisson, l'ancien conseiller maurrassien du président Nicolas Sarkozy, Arnaud Folch était directeur délégué de la rédaction de Valeurs actuelles, où il était entré en 2007. Fin connaisseur de la guerre d'Algérie, il a couvert la dernière campagne des municipales de Perpignan. Il a ainsi réalisé plusieurs articles sur son futur employeur, dans ce magazine à la ligne éditoriale très conservatrice, au carrefour de l'alliance des droites. Arnaud Folch a signé un contrat de onze mois pour “communiquer sur les enjeux territoriaux forts” justifie la municipalité par la voix du directeur de cabinet de Louis Aliot. Stéphane Babey directeur de cabinet du maire confiait “Si ça avait été quelqu’un de Marianne, ou du Nouvel Obs, ça aurait été pareil”. Avant de poursuivre sur la mission d’Arnaud Floch. “La proximité, la rénovation des quartiers, la communication institutionnelle : des grands axes de la mandature dont il doit notamment communiquer, via le journal municipal, et le site web“. La Ville de Perpignan a informé ce 11 janvier du recrutement du docteur en Science Politique Philippe Mocellin au poste de Directeur Général des Services (DGS). En poste le 1er février 2021, après avoir assumé cette même fonction à la mairie d’Angoulême. 


**Réseaux d’extrême droite à Perpignan : royalistes, conservateurs… 

La presse informe qu’une une messe célébrant le roi déchu Louis XVI a été donnée jeudi 21 janvier en l'église Saint-Matthieu. Parmi les participants se trouvaient une colistière, non élue, du maire RN Louis Aliot.  Sur les réseaux sociaux on peut voir au cours de la semaine du 13 mars 2021 des photos du collage d’affiches « Vive le roi » dans un peu toute la ville. Les jours qui ont suivis ces affiches ont été recouvertes par des affiches anti GPA… 

**Aliot et le conseil municipal 

*Aliot et l’opposition  

Le 27 janvier 2021 la presse informe sur les tensions majorité/opposition. Bruno Nougayrède, conseiller d’opposition suggère: “Elle était mauvaise et elle le reste. La majorité considère que, quand nous posons des questions sur les décisions prises, nous sommes des opposants. C’est terrible comme postulat !”. Christine Gavalda-Moulenat élue d’opposition confirme les propos de son collègue: “Nous avons toujours l’impression que nos questions sont prises pour des agressions. Or ce n’est pas le cas, c’est notre rôle en tant qu’opposition. Louis Aliot le sait bien ; lui aussi posait des questions quand il était dans l’opposition. Nous faisons de la politique, mais nous voulons être dans une démarche constructive“. 

-Une opposition mal informée ? La transparence des projets Aliot ? 

Bruno Nougayrède en janvier analyse aussi : “À long terme, l’objectif est de nous faire taire, de nous interdire l’accès à des documents. Et sans ces documents, on ne peut rien faire. Il y a un manque total de transparence. Un exemple simple : lorsqu’on demande le budget, on ne l’a pas. Parfois, on nous demande de voter à l’aveugle, sans aucune information. Certes l’opposition n’est pas écoutée, mais je regrette qu’elle ne soit même pas entendue. Je pense que nos propositions dans certains domaines ne sont pas saugrenues.“ Autre grief du conseiller municipal : les conseils de quartier qui ne reçoivent pas de membres de l’opposition. “Nous l’avons demandé, et cela nous semble légitime puisqu’il s’agit d’un conseil ; normalement, l’ensemble de la population doit y être représenté. Mais nous en avons été exclus”. A l’écoute du conseil municipal de février et mars 2021 on peut constater que ces critiques continuent.  

*Une opposition humaniste ? 

Au cours du conseil municipal de mars une élue de l’opposition semble exprimer un rejet de personnes marginales. Concernant la création d’un jardin public sur l’ancien site des Courriers Catalan (vers 1h15) une élue de l’opposition exprimait: «je m'interroge de la destination de ce lieu [•••] devenu glauque. Je m'inquiète de la transformation de ce lieu [•••] parce que je crains que ça n'attire toutes les personnes qui ne seraient pas forcément souhaitables dans ce lieu où il n'y a pas vraiment d'habitations. » Louis Aliot qui répondit « C’est une mauvaise pensée ça ».  ** Cultures *Une ouverture illégale des musées en février 2021 Le maire de Perpignan a rouvert le 9 février les quatre musées de la ville. Le juge des référés du tribunal administratif de Montpellier a statué, suite à l'audience de lundi 15 février et les quatre musées de Perpignan, ouverts en début de semaine dernière, ont dû fermer leurs portes au public le soir même. Ce 24 mars, la cour d'appel de Marseille, se rangeant à l'avis du premier juge, rejetait la requête de la Ville. 

*9 février opération en faveur des artistes-peintres 

Le maire RN de Perpignan a annoncé le lancement d'une nouvelle opération en faveur des artistes-peintres ainsi que la gratuité jusqu'à la fin de l'année de la médiathèque et de toutes les bibliothèques. En parallèle de la visite, ce mardi matin 9 février, de la réouverture du musée Hyacinthe-Rigaud, le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, a dévoilé une nouvelle série de mesures visant à épauler le monde culturel en souffrance face aux restrictions en lien avec l'épidémie de la Covid-19. Il a ainsi décidé d'ouvrir les patios de l'hôtel de Ville et de l'hôtel Pams aux artistes perpignanais 

* Blocs destinés aux street-artists 

Le 18 février des gros blocs blancs sont installés le long du quai Vauban et destinés à des artistes locaux pour du street-art.  Le 25 février 2021 le Travailleur Catalan évoque l’hypothèse que « sur un malentendu M. Aliot et son équipe municipale récupèrent les idées [l’opération « l’art prend l’air] des autres et s’en attribuent le mérite ». Le 25 mars au cours du conseil municipal l’adjoint à la culture évoque la rencontre avec les artistes.  

*Walter Benjamin ne sera plus le nom du centre d'art contemporain https://www.youtube.com/watch?v=crXYWEI5-08 La presse annonce le 8 mars que Walter Benjamin ne sera plus le nom du centre d'art contemporain à Perpignan. Le maire rétorque que l’ancienne municipalité n’avait pas non plus le droit d’utiliser ce nom. Le 1er adjoint annonce la vente du centre d'art contemporain à une chaine italienne de prêt à porter féminin, mais l'adjoint à la culture réfute cette information et finalement le maire renvoie la décision à plus tard en conseil municipal. 

*L’exposition sur la guerre d’Algérie et la date du 19 mars 

Le 10 mars Aliot annonce en opposition aux commémorations du 19 mars une "grande exposition de rétablissement de la vérité concernant la guerre d'Algérie ". Le lieu accessible uniquement sur réservation et accueillera ainsi "une quarantaine de photos et de documents témoignant des tortures et massacres généralisés dont furent victimes environ 100 000 harkis et entre 3 000 et 5 000 pieds-noirs de la part du FLN". Certaines des images exposées risquant de heurter la sensibilité des plus jeunes, ce lieu de recueillement sera interdit aux mineurs de moins de 16 ans. Le 26 mars 2021 au cimetière du Haut-Vernet, Louis Aliot, maire de Perpignan, ainsi que de nombreux élus de la Ville de Perpignan et de membres des associations de rapatriés et harkis, rendaient hommage aux victimes de la rue d'Isly à Alger le 26 mars 1962. *Restauration de peintures 

Le conseil municipal de Perpignan du 25 mars dans le cadre de la politique de développement du musée d'art Hyacinthe Rigaud demande la restauration de l'huile sur toile “La transverbération de sainte Thérèse d'Avila“, par Anton Guerra, auprès du centre de conservation et de restauration du patrimoine du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales. 


** Aliot et la communication 

*La mairie et la presse  

Le 27 janvier la presse relève certaines résistances dans la coopération avec les journalistes. Stéphane Babey directeur de cabinet trouve incongrues certaines questions. Lorsqu’on lui demande si l’équipe municipale est désormais au complet, il répond : “Quand il sera question de le savoir, on vous le dira”. Et quels sont les changements dans la politique de communication par rapport à l’ancienne équipe ? “Vous verrez”. Ou si les projets précédents de rénovation urbaine – notamment ceux liés au quartier St-Jacques – sont annulés : “J’espère que cette question est une plaisanterie”. Sur l’évolution de la masse salariale de la mairie depuis l’élection ? Stéphane Babey avoue “ne pas savoir. Mais je peux confirmer qu’on est bien en deçà du nombre de recrutements effectués par l’équipe précédente”. Contacté à ce sujet, François Dussaubat, adjoint au maire et délégué à la Direction des Ressources Humaines n’a pas répondu aux sollicitations des journalistes. 

*Analyse sémiotique des vœux 

Le 5 de février Eric Rémy, pour l’association Tramontane propose une «analyse des vœux de Louis Aliot». Selon lui : « "des voeux la communication proposée profite surtout à nous dire autre chose : le maire nous parle plutôt de son début de mandat, qui pourtant semble beaucoup plus marqué par la continuité que par un esprit de rupture (à commencer par l’utilisation de ce type d’affichage usité par son prédécesseur...]. [...] Il faut bien le dire, on ne sent pas vraiment une grande motivation communicationnelle dans cette adresse de voeux. Les 3/4 du message restant sont ailleurs. Il ne s’agit pas de voeux mais c’est bien d’une communication et plus précisément d’une publicité. Il s’agit de vendre un produit nommé Louis Aliot, lui-même. [...] On peut donc pour finir proposer deux registres interprétatifs (le signifié connoté) et deux bases de réflexions. Le premier registre est celui de la personnalisation ou même de l’hyperpersonnification de la communication. Comme on l’a vu cela se traduit matériellement par la place et la taille de la photo, par la photo elle-même ainsi que par une très grande partie du texte (presque 60% de l’affiche). [...] l’autre registre interprétatif réside curieusement dans l’absence significative : l’absence des autres et particulièrement de l’équipe municipale (comme dans l’affiche d’après la victoire en juin). A-t-il gagné seul ? Dans une période de montée très forte des volontés et pratiques de participations citoyennes, l’extrême droite au pouvoir, c’est donc essentiellement un homme, un style de leadership autocrate qui pourrait mettre bien loin la concertation et l’écoute populaire dont pourtant il se fait régulièrement le chantre. Cela rejoint d’ailleurs le récent article de MiP laissant apparaître une forte centralisation décisionnelle au niveau de la municipalité, alors que là aussi c’était une critique du Louis Aliot candidat à la mairie. ». 

*En février une curieuse campagne pour la culture dont « deux patries » 

Le 7 février, les Perpignanaises et les Perpignanais ont vu apparaître d’intrigantes affiches publicitaires réalisées par la mairie de leur ville ("La Ville de Perpignan soutient ses artistes"). Un étonnant mélange de graphisme “un peu vieillot*”, d’illustrations de banque d’images et de faute d’orthographe. Parmi ces affiches : une citation attribuée à Thomas Jefferson "Chaque homme de Culture à deux patries : la sienne et la France". Cette formulation attribuée à Thomas Jefferson n'a jamais été trouvée dans ses écrits. ".La photographie utilisée, tirée d'une banque d'images, représente une artiste dans son atelier. En 2013, pourtant, Louis Aliot dénonçait ce même procédé utilisé par le Conseil département pour illustrer sa campagne de vœux. Depuis, une affiche présentant un chanteur afro-américain a été imprimée avec un oxymore de l'artiste perpignanais Maxime Gralet. 

*Nettoyage des rues et communication 

Régulièrement la mairie communique sur une « opération de nettoyage “coup de poing’. Après la journée du 20 janvier, un “grand nettoyage” selon la mairie mené après le secteur du Stade Aimé Giral, dans le quartier du Vernet, c’est le quartier Saint-Martin « nettoyage express et radical » du quartier Saint-Martin de Perpignan a eu lieu le 3 mars.  

*Aliot défend le nom “Pays Catalan” sur CNEWS 

Le 22 septembre 2016 la presse communique que Louis Aliot critique les gens qui défendent dans la rue la dénomination Pays Catalan ("“La caravane publicitaire des panneaux devient carnavalesque”). Le 23 février 2021 sur CNEWS, la dénomination “Pays Catalan”, en appendice de la région “Occitanie”, reçoit le soutien de Louis Aliot.  

*Insertion des jeunes, “Permis, sport, emploi” et “le général des banlieues” La presse annonce le 16 février 2021 que 50 jeunes vont participer à une expérimentation dans le cadre de la cohésion sociale : “Permis, sport, emploi”. Un projet de réinsertion additionné aux missions habituelles portées notamment par les maisons de quartiers ou Point Information Jeunesse. À l’origine de cette idée, Louis Aliot cite le Général de Richoufftz ; surnommé “le général des banlieues” pour son travail auprès des jeunes défavorisés.  Le conseil municipal de février vote une demande de subvention auprès de l'Etat dans le cadre du Contrat de Ville. Dans le compte rendu on peut lire que cette «action est évaluée à 260 000 € TTC et peut bénéficier d’une subvention de 5 000€ par jeune soit 250 000 €.». Bref on comprend que cette annonce pour les jeunes serait financée presque à 100% par l’Etat.  

*Le décrochage scolaire, “grande cause municipale” 

Dans d’une conférence de presse, le 2 mars le maire déclare que le décrochage scolaire, devient une “grande cause municipale”. Il veut lancer un dispositif gratuit pour les aidés (élèves de quatrième, troisième et seconde) et rémunéré pour les étudiants. Le dispositifs est prévu pour avril, aux vacances et en été, du lundi au samedi dans des bâtiments scolaires et lieux culturels. Le compte rendu du conseil municipal de mars 2021, précise un vote pour autoriser au recrutement de 50 jeunes dans le cadre du dispositif du Service Civique. Une enveloppe prévu de 58000€ pour financer ces contrats et une rémunération de 580€/mois pour l'étudiant (107€ venant de la mairie). Bref, un dispositif qui repose à 80% sur un financement d’Etat.  

*Médiation culturelle et concertation 

L’absence de concertation depuis juillet peut provoquer l’étonnement à l’annonce le 26 mars, via un communiqué autour de « L’art prend l’air », de l’existence d’un projet de médiation culturelle qui serait mis en place afin d’associer les habitants des quartiers concernés. 

*Fin mars un tournant sur l’image la ville : « Perpignan la rayonnante » 

Le 15 novembre 2020 c’est l’annonce d’une nouvelle charte graphique en préparation pour la Mairie de Perpignan. Le 29 mars 2021 la presse informe que Perpignan s’affiche dans le métro parisien avec une Perpignan la "rayonnante".  Cela rappelle l’ancien maire qui voulait une « Perpignan la Méditerranéenne ». Il y a des années la Maison se France soutenait qu'il est plus facile de vendre l'image de ce territoire comme catalan mais on constate que les élus locaux continuent des fantaisies contre productives. Force est de constater que de Pujol à Aliot perdure une vision clientéliste et/ou superficielle de la promotion touristique de Perpignan.  On peut se demander pourquoi le maire a attendu 5 jours après le conseil municipal et à un mois du suivant, pour communiquer sur cette décision.  Le 30 mars sur les réseaux sociaux les perpignanais découvrent un nouveau visuel à connotation religieuse pour Perpignan coûtant environ 10 000 euros. On y voit sur fond sang et or, la représentation de Saint-Jean Baptiste portant un agneau et l'inscription en bleu "Perpinyà la radiant", à lire en catalan et à traduire "la rayonnante". Les jours suivants sur les réseaux sociaux le logo est parodié et sources de vives critiques. L'artiste plasticien Steeve Golliot-Villers dans une longue tribune décline tous les griefs qu'il a contre cette création. "Globalement, on a l'impression d'avoir affaire à un visuel daté, quelque part entre les années 1950 et 1960. Ce genre d'autocollant que nos grands-parents collaient à l'arrière de leur 404 Peugeot en fin de vacances, avec une pointe d'années 1990 pour les dégradés que l'on mettait à toutes les sauces à l'époque grâce aux nouvelles fonctionnalités de Photoshop" détaille-t-il sur sa page facebook. ». Le 31 mars le blog de Bonnel propose une analyse reliant l’ancienne municipalité et les marques des mairies RN : «le visuel de la mairie, on n'est pas étonné. Partout où il est élu, le RN entre dans le moule de la "culture" locale - en Provence, par exemple- déclinant le passé glorieux, le félibrige, les traditions, les costumes locaux, la célébration de la civilisation judéo (pas trop !) chrétienne (surtout catho )… L. Aliot avait commencé à diviser les citoyens, à accentuer "l'archipel des communautés" en allant dans les pas christino-troubles de l'ancien maire (la crèche dans la mairie, la célébration de l'OAS, le drapeau en berne…), en n'appliquant pas la laïcité et les lois et décrets de la République (ouverture des musées, critique du couvre-feu…). Non légaliste, provocateur, ce maire religieux ne peut que choquer les nombreux citoyens juifs, musulmans, protestants…et bien sûr les "esprits forts", les libres penseurs, les libertins de l'intelligence…».  Dans les jours qui ont suivis la Ville lance son « nouveau » magazine. Renommé « Perpignan ma ville ». Puis c’est au tour du site Internet de changer. 

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